VOLAILLES Doux se désagrège
Actionnaire principal de Doux avec le soutien de Sofiprotéol depuis 2016, Terrena cherche une solution car la coop refuse d'endosser seule les pertes.
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En souffrance depuis le début des années 2000 avec des hauts et beaucoup de bas, le groupe Doux est une nouvelle fois dans l'expectative car son principal actionnaire, la coopérative Terrena met la pression. Elle a en effet annoncé une première fois en septembre 2017 qu'elle cherchait de nouveaux partenaires industriels. La tension est au plus haut depuis sa déclaration du 6 mars 2018 : plus question de soutenir les pertes (entre 35 et 40 M€/an). Surtout que resurgit le spectre d'une ancienne amende qui pourrait s'élever entre70 et 90 M€. Cette amende réclamée parFranceAgriMer pour le compte de l'UE porte sur des pratiques du début des années 2010 sur la teneur en eau des poulets.
La date butoir est alors fixée au samedi 31 mars avec un comité central d'entreprise prévu mardi 3 avril, juste avant le rendez-vous au tribunal de commerce de Rennes pour une liquidation. Les offres de reprises sont en fait attendues mercredi 28 mars à minuit pour la mise en place d'une procédure de prepack cession, à même de maintenir les salaires et le paiement des fournisseurs dont les éleveurs. A l'heure où nous mettons sous presse, la région Bretagne met 15 M€ pour aider au dénouement de la situation et les rumeurs donnent deux offres : celle de l'ukrainien MHP qui ne veut pas de la Vendée, ni du siège de Châteaulin, et une offre française avec LDC dont les contours ne sont pas clairement connus. Le tribunal devra aussi compter avec l'actionnaire minoritaire et client principal de Doux, le groupe saoudien Al Munajem.
Plus d'inquiétude en Bretagne
Actuellement, 424 éleveurs travaillent pour Doux : 177 ont livré au moins une bande en 2017 et 247 sont en contrat exclusif, 1/3 en Vendée et 2/3 en Bretagne. Doux compte encore 1 172 salariés en CDI et une soixantaine de CDD (chiffres février 2018) répartis dans 9 sites. Ils étaient plus de 3 500 lors du premier dépôt de bilan de 2012, et 2 200 lors de l'arrivée de Terrena. Père Dodu, la marque phare de panés, a permis à Galliance, le pôle volaille de Terrena dirigé par Christophe Courroussé, de prendre une position très forte en France sur les produits élaborés.
En Vendée, 250 salariés se répartissent entre l'abattoir de Chantonnay (148), le couvoir et les élevages de L'Oie (85) et l'usine d'aliments pour animaux des Essarts en Bocage (17). Des experts proches du dossier semblent moins inquiets pour cette zone car elle est sous tension en matière d'emploi et d'élevage : avec leur savoir-faire et le besoin de produits, éleveurs et salariés pourraient être assez facilement repris, soit par Terrena dans ses autres filiales, soit par d'autres opérateurs avicoles. La Bretagne concentre l'essentiel de l'inquiétude et des salariés (922), principalement à Châteaulin, entre le siège (123) et l'abattoir (457). S'y ajoutent les usines de Quimper (166) et de Plouray (90) ainsi que le couvoir et les fermes de La Harmoye (70) et enfin, l'usine d'aliments pour animaux de Bannalec (16).
Yanne Boloh
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